Méfiez vous des ajouts de vitamine C non acide

Dans le marché en plein essor des suppléments diététiques, il est possible de voir de la vitamine C sous différentes formes, avec de nombreuses affirmations concernant son efficacité ou sa biodisponibilité. La biodisponibilité se réfère à la mesure dans laquelle un nutriment (ou un médicament) est disponible pour le tissu cible après son administration(1). On trouve par exemple des suppléments qui associe de la vitamine C dite « non acide » avec la bromélaïne. C’est pourquoi nous avons décidé de nous pencher plus en profondeur sur ce sujet.

Ces produits contiennent essentiellement de l’ascorbate de calcium, ainsi que de minces résidus métaboliques synthétiques, censés augmenter la biodisponibilité de cette dernière. Les auteurs de la seule étude publiée dans ce sens, n’ont cependant constaté aucune différence entre l’absorption de ce produit et celle de suppléments renfermant uniquement de l’acide ascorbique. Mais au dela des soucis d’absorption, il faut savoir que l’ascorbate de calcium est une forme ne pouvant se retrouver à l’état naturel, ce qui lui a permis d’être breveté et de faire l’objet d’une énorme campagne marketing (d’où son autre appellation marketing: « vitamine C brevetée », « Vitamine C PH neutre » ou encore « vitamine C non acide »). Étant donné toute la propagande réalisée autour de cette forme de vitamine C, on arrive à se demander, si l’intérêt pour l’ascorbate de calcium est justifié et si cette formule, renfermant des sous produits de synthèses, ne présente pas des dangers sur le long terme pour la santé. Faut il éviter l’association de vitamine c non acide avec la bromelaine ?

Quelle différence entre l’ascorbate de calcium et la vitamine C ?

Il y a beaucoup de confusion sur la dissemblance de la vitamine C avec l’ascorbate de calcium. La vitamine C est une vitamine essentielle qui se dissout dans l’eau. Elle représente un groupe de composites organiques nutritionnels qui comprend l’acide L-ascorbique, l’ascorbate et l’acide déhydro-ascorbique. Elle est particulièrement importante pour la santé de la peau, le système immunitaire et la synthèse du collagène. En revanche, l’ascorbate de calcium minéral est lui synthétisé par tamponnement de l’acide L-ascorbique avec du calcium à haute température et sous pression. Elle est donc non acide. Seul hic et pas des moindres : la vitamine C, la vraie, la naturelle est par définition acide (d’où son nom : acide ascorbique) ! On est donc la sur une molécule totalement synthétique et très différente…. Par ailleurs, l’ascorbate de calcium possède un seul électron sur sa couche externe au lieu de deux pour de la vitamine C naturelle. Il contient également environ 10% d’acide ascorbique oxydé (déshydroascorbates), ou en d’autres termes de la vitamine C qui a perdu sa capacité antioxydante et se comporte même comme un radical libre ! Elle va ainsi épuiser directement notre taux d’antioxydant endogène connu sous le nom de « Glutathion » afin d’être recyclé par l’organisme. Bien évidemment ce fait la est passé sous silence par les fabricants….

Pour finir la vitamine C non acide comporte d’autres ingrédients composés connus sous forme de métabolites, comme le thréonate ainsi que des traces de xylonate et de lyxate. (2) Vous l’aurez compris, l’ascorbate de calcium (renommé par certains revendeur: « vitamine C non acide » ou « vitamine C (PH neutre)« ) n’a rien de naturel.

vitamine c et ascorbate de calcium

Chimiquement, l’ascorbate de calcium, ce n’est pas non plus un ester de la vitamine C !

On a tendance aussi à mélanger cette vitamine C non acide et breveté avec les vraies ester naturel de vitamine C, qui eux ne peuvent être breveté. En effet, un ester est par définition un composé chimique dérivé d’un acide organique ou inorganique dans lequel au moins un groupe hydroxyle (-OH) est remplacé par un groupe alkyle (-O-), ce qui n’est pas le cas de l’ascorbate de calcium.

Un vrai ester de la vitamine C bien connu est le palmitate d’ascorbyle. Cette substance est un antioxydant soluble dans les graisses, utilisé pour augmenter la durée de conservation des aliments, des médicaments et des cosmétiques. La recherche en laboratoire a montré que le palmitate d’ascorbyle peut protéger les globules rouges des dommages oxydatifs, mais il n’y a aucune preuve que cela se produise lorsque vous prenez cet ester de vitamine C par voie gastro-intestinale. Au lieu de cela, il se décompose probablement dans le tube digestif. La vitamine C (acide ascorbique) libérée dans ce procédé n’est pas différente dans la biodisponibilité de tout autre acide ascorbique.

La vitamine C « non acide » peut engendrer une toxicité…

Les scientifiques s’inquiètent de plus en plus pour le calcium que nous recevons en complément, surtout lorsqu’il est dissimulé dans des structures comme l’ascorbate de calcium. Il est possible de subir très vite un surdosage de vitamines et de minéraux, et en prenant certains sur une base quotidienne au détriment d’autres, ceci peut causer des problèmes de santé. En effet, l’absorption d’autres ions tels que le zinc ou le cuivre peut ainsi être perturbé. Par ailleurs, l’ingestion de trop de calcium dans une tentative désespérée de lutte contre l’ostéoporose peut provoquer des calculs rénaux(3), un syndrome des buveurs de lait ou syndrome de Burnett, associant une hypercalcémie et une alcalose métabolique dues à l’ingestion chronique d’importantes quantités de calcium et d’alcali, et même créer une interférence avec l’absorption du fer.

Pire, bien qu’il apparaisse dans les premiers travaux de Weston A. Price, D.D.S-cités dans le livre « death by calcium » de Thomas E. Levy, MD, JD- que l’élévation aiguë des niveaux de calcium ionique dans le sang peut améliorer considérablement les phases aiguës de la guérison dans les tissus endommagés, ceci ne traite pas des conséquences à long terme de l’administration de calcium(4). En fait, il semble que la majeure partie des données scientifiques appuie le concept selon lequel la grande majorité de la population âgée connait massivement une surdose en calcium et souffre légitimement de la toxicité du calcium. Nous continuons d’être stressés avec des avertissements sur le risque accru d’ostéoporose alors que les données montrent clairement que la plupart des décès chez les patients atteints d’ostéoporose se rapportent au système vasculaire et non aux os. En outre, l’excès de calcium dans les artères coronaires, un marqueur du surdosage de calcium à long terme, est également directement corrélé au risque accru de crise cardiaque. (5) Ce problème est connu sous le nom de calcification des artères : le calcium ne se dépose pas aux bons endroits. Autrement dit une supplémentation en calcium ne fera qu’aggravé le phénomène.

La vitamine C non acide : à éviter absolument en association avec la Bromelaine dans le traitement contre le cancer !

Les chercheurs en cancérologie s’intéressent à la façon dont les doses élevées de vitamine C tuent les cellules cancéreuses. Pour que la vitamine C puisse tuer efficacement les cellules cancéreuses, il faut avoir une concentration très élevée de vitamine C dans le sang. Le mécanisme derrière la capacité de la vitamine C à cibler d’une façon sélective les cellules cancéreuses est dû à la génération de peroxyde d’hydrogène. C’est au final ce qui tue les cellules cancéreuses. (6)

Or, la vitamine C non acide semble au contraire piéger la vitamine C et peut-être d’autres toxines dans les cellules (Pour rappel la vitamine C non acide est oxydée…). L’utilisation de cette forme synthétique de vitamine C avec la chimiothérapie ou en complément alimentaire avec d’autres enzymes comme la Bromelaine est donc problématique.

La vitamine C Foundation déconseille vivement l’utilisation de vitamine C non acide

C’est pourquoi la très respectée « Vitamine C Foundation » ne recommande pas l’ascorbate de calcium ni en remplacement de vitamine C ordinaire, ni en association avec d’autres suppléments, dans les traitements complémentaires du cancer. Non seulement ceci impacte la qualité du produit, mais peut influencer négativement l’efficacité du traitement. (7)

Pour conclure, il serait préférable d’éviter la forme minérale synthétique, non naturelle (et non acide) et oxydée de la vitamine C. D’autant plus qu’en l’associant avec d’autres compléments, on expose notre corps à un vrai danger !

Pour choisir votre Bromelaine, il faut donc faire attention à ce qu’il s’agisse bien de Bromelaine pure et idéalement en gélules DRCaps afin de garantir la gastro résistance (efficacité prouvée cliniquement). En effet, un mélange de fibre d’acacia et de pseudo vitamine C non acide ne peut garantir une quelconque gastro résistance… Ceci étant principalement du marketing, aucune preuve n’étant fournis pour appuyer de telles allégations.

Pour bien choisir, lisez notre article: Choisir la meilleure qualité de Bromelaine

Méfiez vous des marques qui rajoutent de la « vitamine C » dans leurs compositions… Ou n’hésitez pas à demander un certificat d’analyse.

Enfin, lisez notre article concernant un nouveau phénomène de mode : les marques qui vous proposent de la bromélaïne bio… qui n’existe pas et ne peut exister.

Références :

1. PHARMACOCINÉTIQUE principe et pratique Frantz Foissac, URC-CIC Cochin Necker DIU infirmiers et TEC en recherche clinique 21 novembre 2014
2. S. Patai, ed., The Chemistry of Carboxylic Acids and Esters, Wiley-Interscience Inc., New York, 1969
3. Johnston, C.S. & Luo, B. Comparaison de l’absorption et de l’excrétion de trois sources de vitamine C disponibles dans le commerce. Journal of the American Dietetic Association. 1994; Volume 94: pages 779-781.
4. livre « death by calcium » https://www.deathbycalcium.com/ de Thomas E. Levy, MD, JD
5. Claire M. Doskey, Visarut Buranasudja, Brett A. Wagner, Justin G. Wilkes, Juan Du, Joseph J. Cullen, Garry R. Buettner. Les cellules tumorales ont une capacité réduite à métaboliser H2O2: Implications pour l’ascorbate pharmacologique dans le traitement du cancer. Redox Biology, 2016; 10: 274 DOI: 10.1016 / j.redox.2016.10.010
6. (Raggi et al., 2003), augmentation de l’incidence de la maladie dégénérative chronique (Arad et al., 2001 , Christian et al., 2003; Kiryu et al., 2003; Wong et al., 2003) et un degré accru de «mortalité toutes causes multiples» globale (Shaw et al., 2003)
7. www.vaccinationcouncil.org/wp-content/uploads/2012/09/esterC%C2%AE-not-rec-by-vitC-found.pdf

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